Vous êtes la personne la plus importante de votre vie, prises de conscience sur mon parcours spirituel
Sommes nous égoïstes si nous nous faisons passer en premier ?
L’égoïsme est défini comme une tendance à faire passer ses intérêts au détriment de ceux des autres. Ce trait de caractère est généralement utilisé pour décrire des personnes qui n’ont plus d’empathie envers autrui. Pourtant, dans le monde de la spiritualité, il est aussi utilisé de manière directe ou plus cachée, pour limiter les libertés et placer du contrôle sur des individus.
Ce qui est souvent mal compris, c'est que de faire passer nos besoins, nos aspirations, nos envies avant celles des autres ou celles d'un groupe sont primordiaux pour la santé du monde. Car c'est seulement en respectant la vie en nous-mêmes que nous pouvons engendrer et créer une réalité collective saine.
Ce n'est pas de l'égoïsme, c'est de l'amour. Il ne s'agit pas de nourrir des besoins artificiels et de nous couper des autres, il s'agit de se préoccuper d'abord de ce qui vit profondément en nous. Car en écoutant la vie qui s'exprime en nous, nous servons toujours le bien commun. Mais parfois ce sera inconfortable, désagréable voire violent pour vous ou pour votre entourage. Mais c'est toujours dans une optique d'intégrer plus de vérité, de liberté et d'amour in fine.
Dès que j’ai commencé mon voyage spirituel il y a 6 ans environ, je suis tombée rapidement sur de nouvelles injonctions. Une des plus courantes que j’ai pu recevoir de nombreuses fois est celle de se mettre “au service” et d'être “bienveillant” pour être un humain évolué, “dans l’amour”, “vibrer haut” ou “en mission pour éveiller l’humanité”. Derrière cette invitation, il existe une vérité, mais qui, déformée par les conditionnements du mental, peut donner un résultat profondément délétère. L’histoire des religions fait en effet peser dans nos mémoires, que pour être “quelqu’un de bien” ou de “spirituel”, il est nécessaire de se sacrifier au profit du collectif, de rester dans les normes admises, d’être gentil et serviable en toutes occasions. L’opposition, la confrontation ou la contradiction sont souvent jugés et éradiqués. Pourtant, ce sont les plus puissants outils de croissance et d’évolution que la vie ait mis à notre disposition.
Il n’y a pas de croissance sans contraire. C’est une loi de l’univers.
Ainsi, tout mouvement spirituel qui refuse la nuance et la contradiction (ou fait semblant de l’accueillir pour paraître lumineux) n’est rien de plus qu’une nouvelle cage pour chaque personne qui y adhère. Il est courant dans les milieux spirituels ou religieux d’accuser ou d’attaquer quelqu’un qui dérange en le définissant comme égoïste, instable, pas assez au “service”, ou pas assez évolué, mature, etc. Cela a été mon expérience lorsqu’un jour, parce que j’avais émis des doutes et interrogations sur les comportements d'une leader spirituelle, j’ai été “brûlée sur le bûcher”, accusée d’être dangereuse pour tout le groupe (et même pour la planète !) et évincée de celui-ci. Ce fut extrêmement violent pour moi. J’avais moi-même joué ce jeu malsain avec d’autres personnes. Il m’a fallu passer des 2 côtés pour en comprendre la perversité. Aujourd’hui, je suis reconnaissante d’être passée par là car c’est ce qui fait ce que je suis aujourd’hui et je remercie toutes les personnes qui ont croisé mon chemin pour ce qu'elles ont pu m'apprendre sur moi-même.
Car ici j’ai choisi de prendre mes responsabilités (en tous cas celles que j'ai pu comprendre depuis) et réaliser que si j’avais vécu cette expérience, c’est qu’une part à l’intérieur de moi était terrifiée, mal dans sa peau, recherchait l’amour et la reconnaissance. Mais aussi parce que la rigidité existait aussi à l’intérieur de moi sous la forme d’un tyran qui m’empêchait d’être libre et voulait contrôler les choses. Il est important de comprendre que si des mouvements contrôlants existent à l’extérieur de nous, c’est parce que nous les nourrissons en résonnance depuis des espaces intérieurs.
J'ai pu souvent constater que la plupart des personnes que j’ai côtoyé dans les milieux spirituels n’avaient pas une estime saine d’elles-mêmes, moi y compris. Cette faille énorme est exploitable par d’autres mais surtout par nous-mêmes pour nous trouver un nouveau rôle glorifiant confortable pour notre égo. Comme nombre de mes amis de l’époque, j’ai développé un égo spirituel, cherché à “me mettre au service” pour être aimée, appréciée et intégrée, reconnue par les autres et pour me re-connaître moi-même. Il m’a fallu vivre quelques remous (et tsunamis xD), pour comprendre que j’avais simplement troqué le masque de mon ancienne personnalité, pour un autre masque dit “spirituel”. Et j’ai pu observer cela chez beaucoup de personnes dans les milieux dits “éveillés”. On se donne un nouveau rôle, une nouvelle mission, on met du sens sur sa vie… Il peut y avoir une part de vérité dans tout cela, mais si cette nouvelle définition de nous-mêmes est nourrie depuis nos blessures et nos manques, alors nous porterons un nouveau masque, rien de plus.
Est-ce que nous évoluons dans une nouvelle direction parce que nous manquons d'amour et avons besoin de reconnaissance ? Ou est-ce que nous ressentons une vérité qui émerge depuis un espace sain et profond en nous-mêmes ?
Comme toute information d’une manière générale, et particulièrement en ce qui concerne la spiritualité, il est nécessaire de ressentir et comprendre ce que l’on vous transmet par VOTRE EXPÉRIENCE et DANS VOTRE CORPS, tout en gardant la possibilité de remettre en question et nuancer tout cela. Il est important de garder en ligne de mire que vous ne devez pas oublier ce que VOUS RESSENTEZ, ce que VOUS ÊTES pour un groupe ou une idéologie. Car le risque est de devenir rigide, dogmatique et de continuer à transformer votre personnalité seulement en surface, pour “paraître spirituel” selon des normes extérieures mais finalement, en ne faisant jamais vraiment émerger votre véritable être intérieur.
Comment faire la différence entre une spiritualité de surface et une spiritualité de profondeur ?
- Lorsque que vous arrêtez de vous penser plus avancé ou plus lumineux que les autres - particulièrement si vous êtes thérapeute ou vous vous définissez comme spirituel(le).
- Lorsque vous comprenez que vous apprenez tout autant que n’importe qui.
- Lorsque que vous arrêtez de vouloir sauver l’humanité.
- Lorsque que vous arrêtez de croire que vous êtes une victime de ce monde.
- Lorsque vous n'êtes plus dans un combat perpétuel avec les forces sombres et prenez votre responsabilité dans cette affaire.
- Lorsque vous vous sentez libres d’être et de vous exprimer.
- Lorsque que vous reprenez la responsabilité à 100% de votre vie.
- Lorsque vous comprenez que tout ce que vous vivez d’impactant est le reflet de ce que vous émettez inconsciemment.
- Lorsque vous êtes capables de plonger dans vos profondeurs, de faire face à ce qu’il y a de plus sombre en vous.
- Lorsque vous acceptez que vous ne comprendrez jamais tout le mystère de la vie avec votre tête.
- Lorsque vous comprenez que la souffrance et la noirceur de cet univers (et en vous-mêmes) ont une raison d’être que votre mental ne peut comprendre (cela ne veut pas dire qu'il ne faut rien y faire).
- Lorsque vous comprenez que vous n’êtes pas un chevalier venu défendre Dieu (ou La Source, l'Univers, la Vie, etc.), car Dieu n’a pas besoin d’être défendu.
Personne ne vient sauver, ni éveiller personne. Nous venons nous sauver et nous éveiller nous-mêmes. Car si vous venez vous perdre par ici, c’est pour mieux vous retrouver. C’est une expérience collective.
L’évolution de toutes les créatures vivantes n’est pas de votre ressort.
Vous êtes ici au service de votre divinité. C’est tout. De cela découle votre service à la vie dans son ensemble.
Alors, et si vous faisiez le tri dans tout ce que l’on vous a raconté pour ne garder que ce qui fait sens à votre cœur ?
Et si vous arrêtiez de croire l’histoire que vous vous racontez pour venir toucher une vérité plus profonde qui n’a pas de mots pour être définie ?
Si vous laissez de côté tout ce que l’on vous a raconté sur ce monde et ce que vous vous racontez sur vous-mêmes, que reste-il ?
Pouvez-vous le ressentir ?
Là…
Sentez comme vous êtes tout ce que vous avez de plus précieux.
Alors n’attendez pas pour vous faire passer en premier, au delà de toutes les injonctions et attentes extérieures.
Vous êtes la personne la plus importante de votre vie.
Laura