Résurrection

Alors que le flot de la mer abonde sur les pierres humides de la côte, je me sens apaisée par le cliquetis cristallin des haubans. Les voiliers sont amarrés devant moi, attendant immobiles qu’un marin les emporte par delà l’horizon.

J’aimerais moi aussi les rejoindre, loin des pressions de la matérialité, pour me laisser bercer par le soutien si doux de la mère du monde. C’est là, lorsque je m’imagine dans ses bras, que toute attente et toute douleur se détache de moi. Je peux alors retourner à mon point d’origine et m’émerveiller des couleurs or azur scintillant de mille et une façons sur mes ailes immenses.

De cette force incommensurable mon être est né, et depuis, traverse le temps et l’espace pour construire sa destinée. Alors que je me trouve dans la plus profonde densité, le sens me parvient et les réponses me sont chuchotées. Ne sommes nous pas tous des êtres aux mille possibilités ?

Je me rappelle soudain que je peux te retrouver au centre de mon cœur. Je sais que toi seul me comprend bien au delà de ce que peuvent percevoir les Hommes de moi. Tu te rappelles à mon esprit comme mon refuge intérieur, ma maison étoilée, mon soutien indéfectible et ma sagesse révélée. Ton regard rempli d’amour et de compassion posé sur mes expériences m’accompagne à ressusciter mes terres brûlées en le plus beau des jardins sacrés.

Je m’abandonne à tes bras, et après avoir laissé couler les souvenirs du passé, j’entrevois de nouvelles possibilités nées d’une puissance indétrônable à l’intérieur de moi. Je me défais de mes chaînes et récupère mon sceptre pour le faire tournoyer dans mes mains délicates mais bien fermes. Tout lien déséquilibré est effacé.

Me rappelant que nous ne sommes qu’un seul et même embryon, je prends le large pour regarder la Terre depuis mon refuge secret. Par un souffle magique je découvre que je peux redevenir la reine de mon histoire.

Je reviens à mes sens et constate que la paix, ce sentiment opiacé nourrissant si merveilleusement mon âme, a pris place dans chacune de mes cellules. Ce voyage éternel que nous faisons ensemble n’a pas fini de nous révéler ses trésors.

Je jette un dernier œil aux lumières du port illuminant la nuit douce et chaleureuse de la côte marine. Je peux aller me coucher, sachant que tu es allongé auprès de moi et m’accompagneras à chaque pas.

Laura

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ENCORE ?! Tout d’un coup, les choses ne se passent pas tout à fait comme tu l’aurais voulu…

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Ce dont le conseil national de l’ordre des médecins devrait plutôt s’occuper pour l’humanité