La colère, c’est pas bien

La colère, c'est pas spirituel. 🤬

La colère, c'est désaligné, démesuré.

La colère, c'est pour les faibles.

La colère, ce n'est pas de la sagesse.

La colère, c'est paaaaas biiien.

"Soit douce, gentille, ne fais pas de vagues et tais toi !"

J'ai grandi avec ce mantra. Petite, je n'ai pas appris à exprimer ma colère, je l'ai éteinte, je l'ai enfermée. Je pensais que ce n'était pas "bien" et que je ne serai pas aimée si je l'exprimais.

Tout cela c'est payé un jour, où adolescente, je me suis mise à sortir toute la colère que je n'avais pas pu évacuer avant. Des cris, des crises et des larmes sont sortis à foison dans un élan désespéré de mon être pour se faire entendre. Plus tard, retournant à mes vieilles habitudes et mes peurs de ne pas être aimée, j'ai de nouveau renfermé ma colère. Dès que je l'étais, j'avais l'impression d'être "mauvaise" ou "méchante" dans les yeux des autres, surtout de mon conjoint de l'époque. Alors pour être aimée, acceptée, je l'ai enfermée, encore. Je me jugeais pour ça, je pensais que j'étais une mauvaise personne.

Quelques années plus tard, des problèmes à mon foie ont surgi et là j'ai commencé à comprendre, toute la colère qui était restée là, et qui ne demandait qu'à être évacuée. Toutes ses limites que je n'avais pas mises, tous ces "oui" qui auraient du être des "non", tous ces besoins qui n'avaient pas été entendus, tous ces abus que j'avais subi...

Alors j'ai entamé un travail sur ma santé, physique, émotionnelle et sur mes traumas du passé. Et les choses sont allées de mieux en mieux.

Toutefois, il m'a fallu encore quelques "conflits" pour comprendre que je jugeais encore ma colère. Je me suis rendue compte aussi que très très peu de gens sont capables d'entendre la colère de quelqu'un d'autre sans la juger. Parce que nous jugeons tous notre propre colère.

En Design Humain, je suis du type manifesteur. La colère, c'est une émotion que je connais très bien. Elle est le non soi de mon type énergétique même si en Design Humain, la colère du manifesteur est plutôt vue comme un "état" traduisant un désalignement. Tous les manifesteurs me comprendront. 😉

Ne pas permettre à un manifesteur d'exprimer sa colère, c'est l'interdire d'être lui-même. C'est l'empêcher de contacter qui il est. C'est ne pas l'aimer, mais vouloir le contrôler. Car sa colère le protège pour qu'il puisse honorer son chemin de vie. Elle l'éloigne des personnes et situations qui ne sont pas bonnes pour lui. Elle protège sa créativité, ses projets et sa vision pour le futur de l'humanité.

En tant que FEMME MANIFESTEUR (ce qui rajoute de la difficulté avec l'émotion colère non tolérée chez les femmes), j'ai donc grandi en prenant sur moi, pour être aimée, ne pas déranger.

Combien de fois j'ai senti que je n'étais pas "autorisée" à exprimer ma colère. Pire !! Que l'on essayait d'utiliser mes valeurs spirituelles ou humanistes contre moi pour éteindre ma colère, me faire culpabiliser et que cela se retourne contre moi.

Aujourd'hui, je ne le permets plus. Quand la colère monte, je l'écoute, je la laisse sortir. Je l'exprime, directement ou non selon la situation.

Elle est mon alliée, celle qui me protège de l'abus, de l'irrespect et des intrusions. Elle marque mes limites, sécurise mes besoins et me permet de dire "non".

Pour autant, je constate très régulièrement, que chez moi ou d'autres, la colère dérange.

Si elle est généralement admise chez les hommes, elle ne l'est désormais plus chez les hommes qui rentrent dans la catégorie "spirituel" - c'est beau le progrès 😅. Et pour nous les femmes, c'est pire, spirituelle ou pas, une femme en colère se voit vite coller l'étiquette d "hystérique", "folle", "désalignée" ou "à côté de la plaque". On ne la prend plus au sérieux.

Pourquoi ? 🤔

Parce que nous sommes conditionnés par cet image du "sage" que rien ne vient ébranler ni toucher. 😇 Cet idéal spirituel et sociétal que nous voulons atteindre à tout prix. Mais excusez moi de vous dire, que quelqu'un qui ne ressent rien, n'est tout simplement pas humain. C'est peut-être le cas à d'autres niveaux, mais ici nous sommes en 3D avec un corps émotionnel qui a emmagasiné beaucoup de choses qu'il aimerait bien évacuer.

ACCEPTONS D'ÊTRE HUMAINS, BORDEL.

Passer à côté de ta colère c'est donc passer à côté de ton humanité.

Tu n'as pas à être "douce", "gentille" parce que l'autre va être "perturbé" par ta colère. La priorité c'est TOI, tes émotions, ton vécu. Cela ne veut pas dire qu'il faille se défouler sur l'autre ou entrer dans une forme de violence, non. La colère est là pour t'affirmer TOI, assoir tes besoins, tes limites et exprimer ta douleur.

L'idée c'est d'être TOI, tout simplement. Douce quand c'est naturel pour toi, en colère quand c'est naturel pour toi.

Si ta colère monte, c'est pour une raison. Cela ne veut pas dire que tu as raison sur tout le sujet et que tu détiens la vérité, mais qu'une part de toi a besoin de s'exprimer pour évacuer ou poser quelque chose. Exprime là, sans violence, mais avec fermeté.

Rien de ce que tu ressens n'est "démesuré". Tout ce que tu ressens a sa raison d'être, un sens, un point d'origine.

Ne pas l'accueillir ne fait que reporter - et amplifier - ton problème.

J'aimerais donc aujourd'hui qu'on puisse réintégrer AVEC COURAGE et MATURITÉ cette émotion dans nos vies, car si elle existe c'est bien pour une raison. Que ce soit la nôtre, ou celle de notre entourage.

Peu de personnes sont en effet capables aujourd'hui d'entendre leur colère ou la colère de quelqu'un d'autre sans la juger de "débordante", "non maitrisée", "démesurée" ou "désalignée" ou que sais je. Nous sommes d'ailleurs les premiers à nous juger nous-mêmes de ressentir de la colère - et à nous excuser pour cela.

Mais non, non, NON !!! ⛔️

Peut-être qu'en acceptant pleinement que nous puissions être en colère, et que d'autres puissent l'être, sans les juger de "pas assez" ou “trop” quelque chose, nous pourrions enfin être en paix et en harmonie avec nous-mêmes et avec les autres.

Et toi alors ? Quelle expérience as-tu avec la colère ?

Laura

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